Drapeau Blanc / Georges-Pascal Ricordeau

Une installation réalisée à l’occasion de Nuit Blanche 2022 et sélectionnée dans la catégorie « Projets spécial 20 ans Nuit Blanche"

Samedi 1er octobre 2022 / Église Saint-Paul Saint-Louis

NUIT BLANCHE 2022, PARIS

« Un drapeau blanc flotte. L’espace d’un instant, l’artiste Georges-Pascal Ricordeau installe à nouveau une parenthèse blanche faite de liens et de réflexions sur la vanité des hommes... »

De la Pax Humana à la Pax Gaia

Après avoir fait voyager autour du monde ce « Drapeau Blanc », tel une flamme de paix, tel un espoir nomade, et traverser certaines places emblématiques des grandes villes (Tien’ an men, la place Rouge) dans les mains de l’actrice américaine Daryl Hannah, et après avoir exposé ce drapeau de 12 m2 à la Nuit Blanche de 2013 dans la cour de l’Hôtel Lamoignon avec un crâne de grande dimension, l’artiste Georges-Pascal Ricordeau propose d’exposer une version augmentée de ce drapeau qui, avec le temps, 10 ans, a pris de l’ampleur, et qui atteint maintenant 40 m2.

Performance chantée de Romain Dayez
Captation dessinée sur le vif de l'artiste Joël Person
Commissariat Bruno Moretti et Bruno Blosse

Drapeau blanc - Église Saint-Paul Saint-Louis © Loo & Lou Gallery

Pour ce nouveau projet, le drapeau s’installe au cœur de l’église Saint-Paul – Saint-Louis comme un signal d’un temps en détresse et pour cristalliser le besoin d’une prise de conscience collective. Il nous indique qu’il est nécessaire de s’arrêter, de poser une trêve pour penser le monde et ce qu’il est devenu 10 ans après.

Signe de ralliement, le drapeau blanc, l’ancien emblème de la France, évoque à la fois le désir de cesser le feu des images, des violences, des conflits et le souhait d’une humanité plus encline aux liens et aux partages. Ce pavillon blanc redevient le temps d’une nuit, tel un écho amplifié, la bannière des utopistes rêvant d’un monde plus libre, d’une écoute plus raisonnée et d’une résonance nécessaire. Pour quitter ce monde d’accélération, le philosophe Harmut Rosa propose d’entrer « en résonance avec autrui, avec la nature », de « renouer avec nos cordes de résonance. ».

Ce rectangle est toujours un rectangle blanc sur fond noir, sur le fond noir de nos servitudes volontaires. Il devient 10 ans après, après avoir grandi, après avoir doublé de volume, un écran potentiel où pourront se lire nos dérives négatives et nos espoirs. Il se lèvera devant le Chœur de l’église comme un paravent vivant et flottant venant contrer la violence du monde.

Le drapeau blanc de Ricordeau agit donc comme un miroir du monde actuel fait de ces sacs plastiques tressés issus de toutes les cultures qu’il a rencontré à travers ses nombreux voyages.

« Un drapeau blanc flotte. L’espace d’un instant, l’artiste Georges-Pascal Ricordeau installe à nouveau une parenthèse blanche faite de liens et de réflexions sur la vanité des hommes...

De la Pax Humana à la Pax Gaia

Après avoir fait voyager autour du monde ce « Drapeau Blanc », tel une flamme de paix, tel un espoir nomade, et traverser certaines places emblématiques des grandes villes (Tien’ an men, la place Rouge) dans les mains de l’actrice américaine Daryl Hannah, et après l'avoir exposé dans le cadre de Nuit Blanche 2013 dans la cour de l’Hôtel Lamoignon (Bibliothèque historique de la Ville de Paris), l’artiste Georges-Pascal Ricordeau propose 10 ans après une version augmentée de son oeuvre.

Drapeau blanc - Église Saint-Paul Saint-Louis © Bruno Blosse

Si « le blanc agit sur notre âme comme un silence », comme le souligne Vassily Kandinsky, le drapeau blanc peut en effet signifier un silence visuel positif, constitué optiquement par l’ensemble des couleurs, tel un phare futur, lumineux dans la nuit, qui permettrait d’éviter les dérives négatives des hommes, et les dangers de la guerre, des violences permanentes, des désastres écologiques.

Histoires multiples du monde tressé

Georges-Pascal Ricordeau s’est emparé de la tresse à l’aube des années 2000. Objet absolu, fini et infini, l’esthétique de la tresse de l’artiste nous lie et nous transporte vers un ailleurs qui nous relie au rythme de ses réalisations. L’installation de ce drapeau blanc durant cette nouvelle nuit blanche de 2022 générera d’autres liens.

Le drapeau blanc est tressé d’histoires multiples, de rencontres, de situations, d’expériences singulières.
C’est la question du temps, du passé, du présent et du futur, que nous dévoile au final ce drapeau ouvert. Le choix des sacs plastiques est un acte politique qui interroge le rapport des hommes avec la production industrielle qui polluent les environnements. Ces sacs sont des dangers pour la biodiversité animale notamment dans les mers et les océans où ils créent des ravages sur la faune et la flore.

Ce nouveau drapeau blanc de 30 m2 sera réalisé à l’aide de ces sacs en polyéthylène d’origine pétrolière qui ne peuvent pas se biodégrader dans la nature, récoltés dans les différents pays que l’artiste a parcouru. Ces points noirs de l’écologie moderne, Georges-Pascal Ricordeau les détournent de leur fonction de rebut plastique. L’artiste s’implique dans une éthique du développement durable du déchet et sublime cette matière plastique en proposant des installations esthétiques afin que nous nous interrogions sur notre rapport à la Terre

–Lionel Dax, Historien de l'Art

Drapeau blanc - Église Saint-Paul Saint-Louis © Bruno Blosse
Drapeau blanc - Église Saint-Paul Saint-Louis © Bruno Blosse
Drapeau blanc - Église Saint-Paul Saint-Louis © Bruno Blosse
Drapeau blanc - Église Saint-Paul Saint-Louis © Bruno Blosse

Georges-Pascal Ricordeau

Né en 1963 à Martigues. Vit et travaille entre Los Angeles et le Sud de la France.

Après un rapide passage à l’École des Beaux-arts de Dijon, au début des années 1980, Georges-Pascal Ricordeau entame sa carrière en réalisant des tableaux sur le thème de la dislocation de la peinture. La galerie Patricia Dorfmann lui offre sa première exposition en 1989 et le présente à la FIAC quelques années plus tard. À la fin des années 1990, il expérimente un nouveau matériau, le sac plastique, qu’il va tresser pendant de longs mois réalisant ainsi de nombreuses sculptures, de formes multiples, monochromes et polychromes. Petit clin d’œil à Marcel Duchamp, il réalise en 2000 une robe de mariée, entièrement faite de sacs plastiques, et la présente à Christian Lacroix. Celui-ci fera de la tresse de Ricordeau le fil conducteur de son défilé et clôturera son show avec la robe de mariée en plastique. Suivront de nombreuses expositions et performances, en France et à l’étranger.

 

Direction artistique associée : Bruno Blosse et Bruno Moretti